Hypnose et algohallucinose

Je souhaite vous présenter le cas de cette femme qui souffrait d’une algohallucinose après une amputation de cuisse réalisée cinq ans auparavant. Son intérêt réside essentiellement dans l’ancienneté des troubles et la persistance de l’effet bénéfique après la fin des séances d’hypnose.

La première fois qu’elle vient en consultation, c’est pour adapter le traitement médical. Je l’informe de l’intérêt de l’hypnose dans son cas, mais elle refuse d’envisager l’idée même de ce type de traitement. Cinq mois plus tard, elle me contact, elle a changé d’avis. Nous définissons ensemble le contrat : 4 séances maximum et arrêt dès que son objectif raisonnable est atteint : ne plus être réveillée à deux heures du matin. Lors de la première séance, je lui propose la métaphore du potentiomètre qui permet d’augmenter ou de diminuer le volume. Lors du rendez-vous suivant, trois jours, après, elle m’annonce fièrement qu’elle ne se réveille plus. Nous arrêtons là.

Elle souhaite me revoir, sept mois plus tard, rien ne va plus ! Depuis qu’elle a osé se baigner, sur une plage, pendant l’été, les douleurs diurnes sont devenues intolérables. Elle me raconte une histoire complexe avec une villa familiale et sa fille qu’elle n’a pas vu depuis de nombreuses années. Pendant la transe, je lui propose de savoir dire au revoir, en feuilletant dans un sens puis dans l’autre un album photo. Il n’y aura pas besoin d’autre séance.

Lors d’une autre consultation en janvier 2013, elle souhaite que je lui renouvelle une ordonnance de clonazépam. Les douleurs gênantes ne sont pas réapparues. Je lui rédige son ordonnance en prévoyant un arrêt progressif, avec de l’hypnose conversationnelle afin de la persuader qu’elles ne vont pas réapparaître.

En juin 2013, lors d’une rencontre fortuite, elle me demande : “mais où sont passés mes fantôme”

Pourquoi un tel succès ?