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Hypnose et théorie quantique : la bonne longueur dʼonde

Arrêtons-nous sur le rapport thérapeutique, l’alliance thérapeutique

Regard
Article ∙ Quantique - Thérapie brève

Le rapport thérapeutique, l’alliance thérapeutique sont des phénomènes si familiers aux soignants qu’on en oublie facilement de s’y arrêter. Peut-être aussi parce qu’il est particulièrement délicat de l’observer.

En effet le rapport est un phénomène immatériel, invisible, qui se ressent mais qui est difficile à mesurer, à séparer en éléments plus élémentaires selon la  démarche dite « réductionniste » (au sens noble du mot) initiée par Newton en 1687. Démarche que chacun utilise en permanence pour décrire la réalité comme nous le faisons à chaque fois que nous rédigeons une observation clinique, que nous partons du patient, que nous décrivons ses symptômes qui deviendront syndrome puis diagnostic de maladie et enfin conduite à tenir. Démarche rationnelle et combien efficace.

Mais comment décrire ce lien entre les protagonistes du soin alors que ce lien n’existe qu’à l’intérieur de cet échange et qu’il n’existe qu’entre ces deux personnes et personne d’autre. Qu’il ne peut être observé que par ceux qui sont à l’intérieur de cette relation. C’est le grand mérite de ce congrès que de se pencher de nouveau sur ce lien qui a fait déjà couler tant d’encre dans d’autres époques. En particulier dans les débuts de l’hypnose au 19ème siècle comme nous le rappelait Edouard Collot pour présenter le thème de ces journées. Certains auraient pu y voir une vieille histoire qui ne mérite pas tant d’intérêt. Tout au contraire, il me semble que dans notre monde si matériel, il est ambitieux et fécond d’étudier ce rapport thérapeutique si fondamental dans l’acte de soigner. Et peut-être encore plus dans le monde de l’hypnose où ce lien paraît être encore plus intense, plus porteur de la valeur de l’acte thérapeutique.

C’est aussi mon habitude à penser en terme de système relationnel dans lequel les interactions entre sujets sont considérées comme des éléments à part entière. Système qui disparaît dès que l’interaction disparaît et qui, a contrario, apparaît immédiatement dès qu’une interaction se crée entre deux personnes. Un peu comme si ce congrès se situait quelque part entre le sujet pris comme une totalité indépendante et le sujet vu comme un élément d’un ensemble plus vaste comprenant les individus et leurs relations. On le sait, le modèle systémique est apparu dans les années 1950. Le constructivisme en est un des développements. Le constructivisme dit que dès qu’un sujet est observé, il est modifié par l’acte d’observation. Dit autrement, dès qu’une relation s’installe entre un observateur et un observé, l’acte d’observer modifie l’observé. Autrement dit encore, la description qu’un observateur fait d’un sujet est dépendant de lui-même. Aucun autre observateur ne peut faire la même observation, ni par conséquent la même description.

Adieu l’objectivité considérée comme un des piliers de la science classique.